Un autre roman de vampires pour ados ?
On se rappelle tous les années Twilight, le nombre fou de "romans de vampire" pour ados qui ont envahi les rayons de nos librairies après le succès de la saga de Stephenie Meyer. Je plaide coupable, j'y ai moi aussi succombé et suis tombée sur plus de romans médiocres que je ne l'aurais voulu. Vous pensez bien qu'un énième roman du même genre ne me tentait pas du tout. Sauf que... il y a deux ans, j'ai lu le recueil de nouvelles de noel My true love gave to me, recueil dont la qualité des nouvelles était plutôt inégale, seules quelques unes m'ayant réellement marquées. L'une d'elles était celle de Holly Black, auteur que je connaissais seulement de nom. Il m'a fallu seulement quelques pages pour savoir que je voulais lire tout ce que cette femme avait écrit. J'ai donc mis de côté mes réticences et me suis procuré The coldest girl in coldtown, (Coldtown, cité des vampires en français chez Hachette) et me suis lancée dans cette lecture.
Notre héroïne Tana vit dans une Amérique où les vampires -qui autrefois vivaient parmi les humains sans que ces derniers ne soupçonnent leur existence- sont regroupés dans ce qu'on appelle des "cold towns" c'est à dire des sortes de villes cloisonnées où vivent vampires et humains contaminés. (Un humain mordu ne devient pas automatiquement vampire dans ce roman, il est en premier lieu "contaminé" et peut éliminer l'infection) Un matin, Tana se réveille après s'être endormie dans une baignoire lors d'une soirée bien arrosée et trouve tous ses camarades massacrés. Des vampires sont passés par là et elle est la seule survivante de cette boucherie. Ainsi commence ce roman.
Ce qui m'a le plus impressionnée chez Holly Black, c'est son agilité à aller d’un point A à un point B sans se perdre. On sent qu’elle maitrise son récit de bout en bout et qu’elle sait où elle veut nous emmener. Le rythme était parfait : elle prenait le temps de nous présenter les personnages plus longuement quand il le fallait, notamment à travers des flashbacks, et elle venait rompre les moments d’accalmie par des scènes d’action pour ne jamais perdre mon attention. Elle aurait pu faire de ce roman quelque chose de niais, elle en avait le matériel : héroïne tourmentée aux tendances suicidaires ? check. vampire ténébreux encore plus torturé et parlant comme un prince russe du début du XX e ? check. Mais elle ne s’est jamais laissée entrainer dans cette pente (même si le roman ne manque pas de passages romantiques à souhait)
Il y a eu tellement de romans sur les vampires ces dernières années mais Black a réussit à créer une nouvelle mythologie qui m’a absolument convaincue. Les parallèles entre sevrage de sang humain et sevrage de drogue est une image très moderne du vampirisme que j’ai trouvée très intéressante et bien exploitée. Tout ça servi par le style d’Holly Black que j’aime toujours autant. Le roman n'est pas parfait, il aurait pu être plus long (je rêve d'une suite ou d'un préquel, il y a largement matière à cela), il est arrivé que certaines répliques soient niaises ou maladroites ... mais ce sont des soucis mineurs comparés au plaisir que ce livre m'a procuré.
En résumé, The coldest girl in coldtown a été une lecture sombre, glauque, délicieusement creepy et j'ai hâte de me plonger dans mon prochain Holly Black.
J'hésite encore avec celui-ci !
RépondreSupprimeril a des avis super mitigés donc ce que je te conseillerais c'est peut-être de lire les premières pages sur amazon ou de l'emprunter à la bibliothèque :)
Supprimer