“He knew the law of such things: people in brightly lit places cannot see into the dark.”






The Winner’s Curse est le premier tome d'une trilogie dont l'action se déroule dans un univers imaginaire. Dans ce monde, deux peuple ennemis sont forcés à cohabiter : les “Valorians" qui détiennent le pouvoir et les “Herrani” qui sont devenus leurs esclaves après avoir été conquis. Kestrel est la fille du général valorien, on attend donc d'elle quelle suivre les traces de son père. Cependant, même si  Kestrel est une habile stratège, elle est bien plus intéressée par sa passion pour la musique (occupation réservée normalement aux Herrani et donc considérée honteuse) que par un avenir dans l'armée. Le jour où elle achète un jeune esclave herrani nommé Arin, sa vie va changer et leur relation va bouleverser bien plus que leurs seules existences. 




Quel coup de cœur !



                   J'ai été complètement subjuguée par la manière dont l'auteur arrive à créer un univers fantasy sans magie ou élément surnaturel où le seul pouvoir qui ait de l'importance est le pouvoir militaire. La façon dont Marie Rutkoski décrit tous ces jeux d'alliances, les stratégies politiques en jeu etc. était vraiment fascinant à suivre. Le style de cette auteur est vraiment très beau, elle sait choisir les bons mots pour toucher, pour nous faire ressentir ce qu'éprouvent les personnages sans jamais en faire trop, et son usage de métaphores m'a impressionnée tant elle arrive à capturer avec intelligence et sensibilité les sensations et pensées de Kestrel et Arin.
                  Kestrel et Arin ... Ah je les ai tellement aimés et pourtant Marie Rutkoski n'hésite pas à nous montrer leurs aspects les plus antipathiques : la froideur de Kestrel, son goût pour la manipulation ... la fougue de Arin et la façon donc ce trait de sa personnalité peut le rendre cruel quand il s'abandonne à la haine et à la rancune qu'il ressent vis à vis des Valoriens.  Cela n'a fait que mettre en exergue les qualités des deux protagonistes et je suis tombée sous le charme de Kestrel et de son intelligence, de la façon dont la stratégie est traitée dans le roman comme discipline à part entière. Un roman fantasy Young Adult où la force de l'héroïne repose intégralement sur son intellect, c'est suffisamment rare pour être souligné ! 
                Ensuite, j’ai trouvé l’histoire d’amour absolument magnifique et pour être honnête, c’est peut être une des plus belles romances que j’ai jamais lues. Elle est rendue encore plus prenante parce que l’amour que ressentent Kestrel et Arin ne les rend pas idiots et ne leur fait pas perdre de vue leurs objectifs, objectifs qui sont malheureusement opposés. Le lecteur est donc pris entre deux feux, trois même : on veut le bonheur de Kestrel, celui d’Arin mais aussi leur bonheur en tant que couple, or les trois semblent impossibles à réaliser simultanément. 
                Enfin, ce qui fait la force de ce roman à mon sens, c’est le développement de l’intrigue : que ce soit l’intrigue principale ou l’intrigue amoureuse, le tout est parfaitement bien rythmé, le développement progressif donnant une crédibilité aux actions qui se déroulent et permettant aussi au lecteur de s’attacher aux personnages. Les passages déchirants du roman nous prennent donc complètement aux tripes, d’autant plus que Marie Rutkoski n’a pas peur de mettre en danger ses personnages, de les faire souffrir, et c'est pour cela que cette fin m’a complètement retournée. J’ai depuis lu le tome 2 et je peux vous dire que la suite est encore plus bouleversante. Pas de sortie prévue en français malheureusement mais on croise les doigts pour une traduction !



The Winner's curse de Marie Rutkoski. Editions Farrar, Straus & Girroux. 355 pages. 2014.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

louxor

reprise du blog

“If I am a sword, I am a sword made of glass, and I feel myself beginning to shatter.”