“There was dishonor, she decided, in accepting someone else’s idea of honor without question.”
The Winner's Crime est un tome 2, suite de The Winner's Curse et l'intrigue du roman reprend quelques mois après les événements de la fin du tome 1 (je ne dévoilerai rien de l’intrigue pour ne pas spoiler.) J’ai encore fois passé un excellent moment avec ce tome 2, encore plus déchirant que son prédécesseur. Ce tome est un concentré à la fois de sensualité et de pudeur : l’auteur sait que ses lecteurs ont faim de scènes entre Arin et Kestrel mais ce que j’ai aimé, c’est qu’elle ne sacrifie pas la logique et la cohérence de son intrigue pour donner au lecteur ce qu’il veut. Ce qu’elle nous donne, c’est la souffrance, la frustration, le manque, les longues nuits d’insomnie. Il y a également toute une réflexion très intéressante sur le sens de l’honneur, sur ce que cette vertu signifie pour les différents personnages.
En parlant des personnages, ils me charment toujours autant : Kestrel est toujours aussi brillante mais beaucoup plus vulnérable dans ce tome, ce qui m’a paru être l’aspect le plus bouleversant du livre. De plus, j’ai aimé que l'on explore plus en profondeur la relation qu’entretient Kestrel avec son père, relation qui explique énormément de choses sur la personnalité et les agissements de notre héroïne. Arin, lui, est fidèle à lui-même : à fleur de peau, prêt à tous les sacrifices pour son peuple mais aussi pour Kestrel. Dans ce tome, je l’ai souvent trouvé frustrant mais compte tenu des épreuves qu'il doit traverser, ses réactions sont compréhensible et je ne lui en ai pas tenu rigueur. D’autre part, on fait la connaissance de nombreux nouveaux personnages intrigants, notamment l’Empereur qui est un homme absolument effrayant ou Tensen, le mystérieux compagnon de Arin.
Je voudrais aussi dire quelques mots sur le style d’écriture que je trouve somptueux, encore meilleur que dans le tome 1, cela grâce à un travail sur les phrases très intéressant. Contrairement à Maggie Stiefvater qui travaille particulièrement le rythme des phrases, Marie Rutkoski se concentre plus sur le choix des mots et utilise des métaphores insérées dans des phrases brèves. Je dirais que c’est un style faussement simpliste puisque même si au premier coup d’oeil Marie Rutkoski privilégie les phrases courtes et simples, le travail sur le lexique et sur l’imagerie est assez recherché. C’est grâce à ce style que la douleur, l’affliction que ressentent Kestrel et Arin deviennent quasi-palpables. La fin est incroyable, absolument cruelle et je n'ai qu'une seule envie : me jeter sur le dernier tome qui sort dans quelques jours (et que j'ai pré-commandé et attend avec fébrilité !)
The Winner's Crime de Marie Rutkoski publié chez Farrar, Straus & Giroux. 402 pages. 2015.
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