Becky Albertalli a tout bon pour la deuxième fois





             Il est rare pour moi de suivre un auteur depuis le début, au fil de ses publications. J'ai tendance à ne pas être à jour sur les nouvelles sorties. Je suis toujours au courant de l'actualité littéraire (après tout c'est un des mes hobbies) mais les lire à leur sortie ? C'est une chose nouvelle pour moi. En 2017 pourtant j'ai lu énormément de nouvelles publications, principalement des nouveaux auteurs que j'ai découverts et que je compte suivre attentivement. Ce n'était pas vraiment un choix intentionnel, plutôt une envie soudaine de découvrir de nouvelles voix dans la littérature young adult et de lire plus de diversité. De la diversité, il y en a dans le second roman de Becky Albertalli. Je l'avais découverte en 2015 avec son premier roman YA, le très bon Moi, Simon 16 ans Homo Sapiens qui traitait du coming-out chez les adolescents. C'était une sorte de rom-com que j'avais dévoré d'une traite et que j'avais beaucoup aimé, sans que ça ait été pour autant un coup de coeur. Son deuxième roman sorti deux ans plus tard, The upside of unrequited a dépassé mes espérances et demeure à ce jour mon roman préféré de cette année : Molly, notre heroine, et sa soeur jumelle Cassie ont toujours été inséparables. Leur relation se complique lorsque Cassie tombe amoureuse et voit tout son temps accaparé par son nouveau "crush". Molly, qui n'a jamais osé aborder les multiples garçons pour qui elle a eu des sentiments, voit son monde chamboulé par sa rencontre avec Reid, jeune geek avec qui elle travaille pendant les vacances d'été. 



                         Ce roman traite de plusieurs thèmes chers à mon coeur : Molly est en surpoids et Becky Albertalli réussit à montrer à quel point les complexes entretenus dans la tête d'une adolescente peuvent rendre l'idée d'une relation amoureuse effrayante. Lorsque la seule chose à laquelle on pense est la façon dont son corps occupe l'espace, il est difficile d'être en paix avec soi et encore plus d'accepter de s'ouvrir à l'autre. Le fait que Molly ait des problèmes d'anxiété ajoute encore plus à son malaise quotidien mais Becky Albertalli a réussi à montrer qu'en dépit de ces contrariétés, les bons jours existent et cette note d'espoir distillée tout au long du roman m'a rendu très heureuse. L'auteur a en plus un don pour l'écriture des dialogues, les conversations paraissaient tellement authentiques que la lecture n'en devenait que plus fluide. (une des raisons pour lesquelles la future traduction en VF me fait peur. ) 
                       D'autre part, Becky Albertalli continue à traiter de l'homophobie qui est un sujet visiblement cher à son coeur (une partie de l'intrigue se concentre sur la préparation du mariage des mamans de Molly et Cassie) ainsi que du sexisme sous ses formes les plus ordinaires. Dans le contexte de l'Amérique d'aujourd'hui, je salue la force politique de ce roman young adult. J'ai tellement adoré ce roman qu'il est difficile pour moi d'en parler mais un des aspects que j'ai le plus aimés c'est la manière dont Becky Albertalli a travaillé son personnage principal, ses différentes facettes, ses contradictions ... Dans un marché young adult qui multiplie les stéréotypes, Molly est l'antithèse des clichés du genre, c'est une célébration des paradoxes et non-sens que l'adolescence peut être, de la diversité et de la force de l'amitié. Oui, tout ça en même temps !


Le roman sort en français en septembre.

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